lundi 23 mai 2011

L'éditeur Mourad Boudjellal est-il raciste ?


                Mourad Boudjellal est le fondateur et dirigeant des éditions Soleilprod, basée à Toulon, qui éditent  et  distribuent entre autres les albums de la série "Les blondes"; tout au long des pages violemment colorées, s'étale et s'illustre une thése centrale, que l'on peut résumer ainsi : "Les femmes blondes aux yeux bleus sont stupides, de véritables demeurées".
 
 
                  Il nous semble que présenter d'une maniére habituelle et répétitive une minorité ethnique sous un jour défavorable et méprisant est condamnable, au moins d'un point de vue moral. En effet, les blondes representent moins de 5 % de la population française.     
 
     
                  D'une maniére habituelle, il est prétendu que ces blagues ne sont pas raciste car elles visent non seulement les personnes naturellement blondes, mais également les personnes aux cheveux teints. Cet argument n'est pas soutenable, car s'il y a discrimination, et il y a manifestement discrimination, elle peut s'exercer à la fois contre une minorité ethnique et contre une minorité simulant les mêmes caratéristiques raciales. L'un n'empêche pas l'autre.
 
 
 
                   Ces attaques haineuses contre une minorité ethnique sont d'autant plus surprenantes que Mourad Boudjellal a été lui aussi , dit-il, victime lui aussi de conduites racistes; voici un extrait d'article le concernant :
 

 
 
 
 
                 "Dans cette ancienne cité grecque, les vagues d’immigration italienne, pied-noir et maghrébine – sans parler de l’importante présence militaire – s’entrechoquent. La haine de l’autre prend des contours inattendus pour ce fils d’Algériens : des professeurs qui veulent l’envoyer en filière technique malgré des résultats honorables, des camarades de classe qui refusent tout contact… Même le milieu antiraciste s’y met : « J’y ai subi le racisme le plus fort, car je représente le dépôt de bilan de leur fonds de commerce. Ils entretiennent un misérabilisme sur les immigrés. » Le ton est calme, le regard pétillant, la réflexion acérée. « Il y a une génération intégrée, brillante, qui participe activement à l’économie du pays. J’ai envie qu’on entretienne un discours positif, pas négatif. »
 
Fils d’une concierge et d’un chauffeur, Mourad Boudjellal avait statistiquement peu de chances d’endosser la panoplie du chef d’entreprise à succès. Désormais, la Ferrari rouge et la Maserati revendiquent pour lui, de manière ostentatoire, ce nouveau statut. « Je ne fais pas mon métier pour gagner de l’argent, mais pour éditer des livres et bien les vendre. Je veux faire rêver les gens », rectifie-t-il."
 
 
 
                                 Il nous semble qu'on ne doit pas faire rêver les gens en humiliant d'autres personnes;   "faire de l'argent" ne justifie pas tout.
 

vendredi 20 mai 2011

Dean Koontz est-il raciste ?

Le titre du roman étudié ici est "Regard oblique", publié en 2002 dans la collection Best sellers de Robert laffont. Les sous-entendus, les insinuations, les mots-associés sont typiques d'une certaine littérature, calibrée pour plaire au plus grand nombre. Il s'agit d'un roman fantastico-policier de Dean Koontz, auteur nord-américain spécialiste des très gros tirages.





Dans ce roman il est fait explicitement allusion 13 fois aux cheveux des personnages : 8 blonds, 3 bruns, 1 roux, 1 blanc.
Les huit blonds ou blondes sont présentés sous un jour extrêmement négatif : Soit elles sont assassinées dans des circonstances humiliantes, soit il s'agit de tueur psychopathe, soit de femme légère et écervelées, soit de personnage malsain, soit de femme-accessoire de music-hall du type potiche, de toutes façons dans des situations dépréciatives avec une constance telle que cela ne peut être le fait du hasard. Il semble convenu et établi qu'il y ait un lien direct entre blondeur et malheur, blondeur et humiliations.

Tous les autres personnages dont les cheveux sont signalés comme brun, roux ou blanc sont présentés sous un jour favorable ou très favorable. De même tous, rigoureusement tous les afro-américains, sont présentés sous un jour très positif. A aucun moment, les femmes de couleur ne seront désignées sous le vocable :"La noire" ou "la crépue". Ce traitement, somme toute méprisant, est réservé à "la blonde".


A- Les personnages blonds

Page 15 : "Au soleil comme dans l'ombre, ses cheveux blonds (de Naomi) scintillaient toujours du même éclat"
Apparemment, cette occurrence est présentée d'une manière favorable; pourtant, peu après, soit 3 pages plus loin, cette jeune femme est mise à mort par son mari; elle est poussée violemment d'une hauteur de 45 m alors qu'elle était enceinte.

Page 64 :"L’infirmière s'appelait Victoria Bressler, c'était une blonde séduisante."
Elle aussi va être assassinée puis son cadavre profané.

Page 178 : "Ses cheveux blonds en criniére lui donnaient une tête léonine, mais la petite boucle frisée qui lui tombait sur le front discréditait sa toute puissance, rappelant fâcheusement les empereurs décadents de la Rome ancienne; (...) Elle revit la chevelure jaune ondulée du personnage maléfique et regarda fixement les boucles blondes sur le front de Deed. (...)Son visage déformé par les feuilles et les pétales du vitrail était celui d'un démon sortant directement d'un cauchemar"
Il s'agit là du chauffard qui a tué une femme, qui vient demander pardon à la famille de la victime tout en étant ivre, et qui, de plus, a une conduite très suspecte. Il est jeté dehors vigoureusement, et il disparaît.

Page 204 : "Sans autre moyens techniques, il sut rendre ces prodiges d'habileté plus envoûtants que les tours les plus spectaculaires, comme le lapin qui sort du chapeau, ou la blonde coupée en deux par une tronçonneuse"
Le locuteur est un magicien afro-américain de music-hall; la blonde est ici associée à un lapin en tant qu'accessoire de tours de magie, et de plus présentée dans un environnement particulièrement macabre, au moins dans les connotations implicites.

Page 229 :"Le détective regarda les billets avec la convoitise et l'intensité d'un satyre lorgnant une blonde à poil"
Le lecteur enregistre que la blonde est nue (en position d'infériorité manifeste) et de plus en proie à un satyre.

Page 281 :"Il remarqua alors une blonde qui l'observait depuis un moment dans le box voisin (...) Elle dut sentir qu'elle avait peu de chance de le séduire, car elle se détourna aussitôt et ne regarda plus une seule fois dans sa direction"
Ici, le lecteur assimile l'idée selon laquelle "la blonde" se prend un "râteau"; on peut considérer qu'il s'agit d'une humiliation assez sévére pour "la blonde".

Page 304 ;"Finalement, une blonde en minijupe et sans soutien gorge dont le T.shirt arborait la tête d'Albert Einstein tirant la langue, s'écria(....)Dans un élan de commisération, elle posa sa main sur la cuisse de Junior (...)La blonde écarquillait les yeux (...) Cette blonde l'allumait (...)
Ce roman fourmille de personnages ; pourtant la seule femme qui "allume", qui n'a pas de soutien gorge, qui fait des avances explicitement sexuelles, et qui écarquille les yeux est blonde. Toutes les autre femmes, afro-américaines ou brunes sont présentées comme prudes et réfléchies. Une lectrice lambda entérinera le fait que "les blondes" sont lubriques et extraverties; de fait, elles constituent un danger pour les familles ou les couples, ce qui les rend peu fréquentables.
On relèvera également que "la blonde" livre ingénument des renseignements qui permettent au tueur en série de se rapprocher de l'enfant qu'il souhaite tuer. Cette attitude stupide, irréfléchie, écervelée est tout à fait typique des "blondes"; là, en plus, cette stupidité est criminelle. Décidément, une personne à fuir !

Page 437 : "Des mèches blondes sortaient par dessus son bandage avant; sinon, seuls ses yeux, ses narines et ses lèvres étaient visibles"
Il s'agit ici du tueur psychopathe, une figure du mal, qui a eu une furonculose aigüe; le lecteur aura attendu la page 437 sur 516, pour apprendre que le tueur est blond; cela constitue sans doute un procédé narratif intentionnel qui renforce dans l'esprit du lecteur le caractère maléfique de sa couleur de cheveux. Ce tueur en série s'appelle Cain (en fait Caïn), comme le premier homicide de l'Humanité; il est donc ontologiquement un meurtrier, dans un destin qui le dépasse et qu'il ne peut contrôler. Son prénom est Enoch, dans la Bible le fils de Caïn. Cette proximité fusionnelle suggére sournoisement un parfum d'inceste. En effet, quel est l'individu qui peut être à la fois le père et le fils pour une même personne, sinon un incestueux ?
Une autre caractéristique essentielle de ce tueur compulsif est qu'il est poussé par une force mystérieuse à rechercher pour l'assassiner un enfant-miracle; or, celui-ci vit avec la propre fille d'Enoch, issue d'un viol cauchemardesque et qu'il n'a jamais vue. Le lecteur comprend que, dans sa fureur homicide, le père assassinera aussi bien l'une que l'autre.La suite logique de son identification est l'extermination : Dans le roman, il est en effet précipité aux enfers par sa propre fille.
Tueur en série, instrument des forces du mal, assassin de sa femme enceinte, atteint de furonculose, donc contagieux au propre comme au figuré, incestueux, raciste, infanticide, tueur d'enfant, violeur... Décidément, ce blond est un monstre à éliminer et détruire au plus vite. Le lecteur est poussé à le haïr avec férocité, sa destruction sans avertissement ne serait que justice.



B- Les personnages bruns

Page 93 "L'enfant était beau à tous les égards. (....) Il avait aussi une belle et étonnante chevelure du même brun sombre que celle de Joey"
Il s'agit ici d'un enfant miracle, doué de pouvoirs para normaux, dont toutes les caractéristiques sont extrêmement positives.

Page 232 : "Il aimait son visage, aussi; Elle ne se maquillait pas et tirait ses cheveux bruns en chignon"
Il s'agit ici d'une jeune et jolie dentiste, donc CSP++, qui n'a que des qualités en plus de connaître une vie heureuse.

Page 308 : "Une femme très séduisante, assise au bar, attira son regard. Cheveux noirs, brillants, la parure même de la nuit. Teint de miel, lisse comme la peau d'un jeune fruit. prunelles sombres et chatoyantes au reflet des étoiles éternelles. OOH, cette femme inspirait le poète en lui. Elle était d'une beauté émouvante"
Il s'agit en fait d'un travesti millionnaire, qui attire le tueur dans son lit; on s'aperçoit ici également du caractère étroit et discriminatoire du psychopathe, qui refuse violemment de passer la nuit avec lui.


C- Le personnage roux

Page 130 : "Originaire du moyen-Orient, cet homme avait le teint olivâtre, et ce qui était plus singulier, les cheveux roux; Ses sourcils et sa moustache étaient également roux, son beau visage avait l'air d'un bronze patiné"
Il s'agit ici d'un personnage extrêmement positif, bourré de qualité et qui sera sélectionné pour vivre dans le bonheur.


D- Le personnage aux cheveux blancs

Là aussi, il s'agit d'un personnage extrêmement positif, obstétricien- pédiatre, donc CSP++, qui lui aussi sera sélectionné pour vivre dans la félicité.


Ce roman est passionnant, avec beaucoup de rebondissements; la technique de Koontz est à son apogée. C'est pourquoi cette propagande est particuliérement pernicieuse; on ne lit pas ce genre de littérature pour attraper une migraine et les sensations diffuses, les intentions sous-jacentes passent avec efficacité dans l'esprit du lecteur. Ce qui marquera hypnotiquement le lecteur, c'est que blondeur = malheur et que blond = négatif et malsain; ce que l'on peut parfaitement définir comme des stéréotypes racistes. L'installation de ces préjugés raciaux est d'autant plus dangereuse qu'ils stigmatisent une petite minorité; en effet, les blonds représentent moins de 5 % de la population totale aux USA.


Ce roman ressemble fort à un texte de persécution, documents bien connus dans l'Histoire de l'Humanité (cf. les travaux de René Girard). Ces textes identifient une minorité (sociale, religieuse, ethnique, etc...) tout à fait détestable, tenue pour responsable des malheurs et des tensions existants dans une société; ces boucs émissaires sont chargés de tous les péchés et portent individuellement la responsabilité des fautes collectives. Le simple contact avec eux peut entraîner des catastrophes et il est bon de les ostraciser. Ils sont à proprement parler "monstrueux", pratiquent l'assassinat, le viol, la lubricité, l'empoisonnement, l'inceste, le vol etc..... Ils sont marqués par des signes distinctifs très reconnaissables, ici la blondeur. L'avenir de cette minorité, si ce cadre de référence subsiste et se généralise, ne peut être que de subir la persécution, parfois jusqu'à la mort de certains de ses membres. Les persécuteurs, intoxiqués par cette propagande et la frénésie de la vengeance, ne se préoccuperaient pas de la réalité ou de la justice.Ils ignorent que leurs victimes sont innocentes, et agresseront ou humilieront sans remords. Dans le contexte étasunien, ces boucs émissaires peuvent également payer pour la traite négrière en tant que descendants supposés des esclavagistes.


Nous devons donc rappeler ici qu'aucune faute n'est héréditaire et que la blondeur n'est pas la marque de Caïn; il est inadmissible qu'un auteur reconnu jette de l'huile sur le feu des tensions raciales, surtout aux USA. Il devrait plutôt mettre en lumière que les persécutés, partout et toujours, sont des victimes innocentes de la folie des hommes.

mercredi 18 mai 2011

Des attaques verbales sournoises et destructrices

 

Nous citons ici un extrait remarquable de M. Alain houel, "Comment faire face aux personnes difficiles", parues aux Editions Dangles en 1992 ISSN 0397-4294.
 
"La parole est une arme. Elle peut blesser aussi profondément qu'une lame de poignard; les cicatrices qu'elles laissent sont peut être moins visibles mais elles sont tout aussi douloureuses.
 
Quel enfant ne préférerait pas recevoir dix coups de martinet plutôt qu'entendre dix fois la même plaisanterie à propos de son nom ou se faire traiter de "chouchou de la maîtresse"!
 
Quelle meilleure preuve de la puissance des mots que le fait que leur usage soit d'autant plus contrôlé qu'un régime politique est inique. La liberté d'expression est la première à être assurée en démocratie et la première à être supprimée par les dictatures; Son mauvais usage est sanctionné par la Loi.
 
Mais en privé, un tel contrôle n'est pas possible. Chaque jour, des milliers de gens subissent des outrages verbaux. Qu'ils s'agissent d'insultes plus ou moins déguisées, de coups de bistouri, de plaintes ou d'onomatopées méprisantes, cela fait incontestablement très mal. (...)
 
Mais un proverbe chinois nous prévient à ce sujet : "La goutte qui tombe peut faire plus qu'une tempête violente, car elle finit par trouer la roche alors que la tempête la plus violente la laisse intacte"
 
Il y a des attaques verbales que nous pouvons ne pas reconnaître comme telles, soit parce qu'elles sont déguisées et donc très subtiles, soit parce qu'elles émanent de personnes avec qui nous entretenons, croyons nous, des relations sereines"
 
 
Effectivement. Et il nous appartient de faire en sorte que ces milliers de blagues sur "les blondes" ne soient plus considérées comme des plaisanteries , mais bien comme un harcélement psychologique insupportable.
.

La Dépêche du Midi, un journal raciste? (Part 2)

Une fois de plus, le responsable de la rubrique "Blagues" (???) de la Dépêche du Midi laisse libre cours à ses instincts et nous livre ici un résumé particuliérement éclairant de sa  psyché.
 
La scéne, d'une densité onirique, se passe dans un lieu inconnu, indéfini, où toute spatialité a été supprimé; la pensée est dirigée toute entiére vers deux personnages, dont l'un au moins est  archétypal, il s'agit du personnage appelé "blonde" qui correspond à tous les critéres de son type :  Stupide et obstinée comme seules les femmes peuvent l'être. Son vis-à-vis, le vendeur, a le pouvoir : Il renvoie la quémandeuse avec une grossiéreté rare, qui n'est pas sans rappeler le célébre panneau " Interdit aux chiens et aux noirs"  affiché aux portes des saloons jadis. Autoritaire, détenteur du pouvoir, sagace, l'auditeur de la "blague" ne peut que s'identifier à celui-ci et rentrer dans une complicité graveleuse avec le locuteur.
 
 
 
Une femme exprime un désir, son désir  à un vendeur particuliérement grossier, qui  oppose un refus humiliant et public à cette demande. La femme demandeuse, qui ose formuler son désir,  est renvoyée à son état d'inférieure avec maestria par le vendeur et ce refus cinglant l'améne immédiatemment chez le coiffeur. L'articulation du récit est ici particuliérement frappante. En effet, la "blonde" est ici définie humainement par la couleur de ses cheveux; sa personnalité s'organise autour de cela, et lui retirer revient en définitive à la renvoyer au néant. De la même manière qu'un violoniste sans violon n'est plus rien, il perd son statut pour rejoindre  l'indéterminé, en fait l'"incréé". On voit bien ici que le vendeur non seulement posséde le pouvoir, mais qu'en fait il est tout-puissant. On peut  rapprocher utilement cette toute puissance sur les femmes et leurs coiffures des tondues de la Libération en 1945.
 
 
Une deuxiéme fois, la quémandeuse revient vers le vendeur aprés s'être exécutée (Passée à la teinture pour se plier au désir de son persécuteur); on voit ici qu'elle a un vocabulaire de 5 mots (C'est bien suffisant pour une femme), et que l'impératif utilisé dans sa demande est plus un artifice qu'un ordre; preuve en est qu'une nouvelle fois, sa demande est rejetée avec mépris, non pour sa méprise (tout le monde peut se tromper !!), mais bien pour sa nature même de "blonde", en réalité de femme.
 
Ces "blagues", éminemment malsaines et dépréciatives, n'ont pas leurs places dans un grand média, mais plutôt dans des conversations d'après boire chez  des brutes avinées.
 
 
 
 
Voici le corpus delicti du jour :

Téléviseur pour blonde

Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs.
Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs.
Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs. Sebastien Nogier AFP
Une blonde désire acheter une télé. Elle appelle le vendeur :
- Je veux ce téléviseur-là !
- On ne sert pas les blondes, ici !
Surprise, elle va chez le coiffeur et se fait teindre ses cheveux en brun. Elle retourne voir le même vendeur et redemande :
- Je veux ce téléviseur-là !
- Je vous ai dit que je ne servais pas les blondes !
- Mais je ne suis pas blonde !
- Vous êtes une fausse brune, la preuve : ça fait deux fois que vous me montrez un four à micro-ondes !

La Dépêche du Midi, un journal raciste? (Part 1)

  
Voila ce que nous avons pu ramasser dans ce journal :
 
 
    Deux verres de bière vides dans un pub, en Grande-Bretagne, le 3 janvier 2010

Deux verres de bière vides dans un pub, en Grande-Bretagne, le 3 janvier 2010 Leon Neal AFP/Archives
C’est une blonde qui entre dans un bar. Elle approche le barman et timidement lui chuchote dans l’oreille :
- Où sont vos toilettes ?
Le barman lui répond :
- De l’autre côté.
Alors la blonde se déplace et lui chuchote dans l’autre oreille :
- Où sont vos toilettes ?
 
 
 
             Encore une fois, ce journal essaie d'amuser des lecteurs en faisant passer pour des demeurées certaines femmes, choisies sur des critères raciaux. Ces moqueries indignes sont répétées ad nauseam avec une inconscience dramatique des effets d'humiliation et de mépris qu'elles peuvent engendrer.
 
 
 
              Nous savons qu'à travers les femmes blondes, les auteurs de ces "blagues" visent in fine à humilier les femmes, toutes les femmes; dans leur imaginaire fantasmatique , les femmes sont stupides, timides, chuchotant es , obéissantes et on a le droit de les humilier. 
 
 
 
              Ya-t-il un rapport entre la composition de l'équipe journalistique et ces "blagues" douteuses ? Sur 23 journalistes cités, http://www.ladepeche.fr/Pratique-Contacts_ch418.html ,  4 sont des femmes !!!
 
 
 
Plus de la moitié des journalistes sont des femmes
Depuis 2004, chaque année, plus de la moitié des nouveaux détenteurs de la carte professionnelle de journaliste sont des femmes (54,3% en 2008), signale l’étude. Mais lorsqu’on analyse de plus près leur situation professionnelle, on se rend vite compte que le tableau est peu alléchant. A elles, les CDD (contrats à durée déterminée), le chômage, les postes de rédaction - et non de rédaction en chef - et une rémunération inférieure à ceux des journalistes hommes.
 
 
 
               Effectivement, la démonstration est faite : Dans la rédaction de la Dépêche du Midi, les femmes représentent 17% des postes et les hommes 83 %, ce qui montre bien que les femmes sont stupides puisqu'un homme a six fois plus de chance d'y être embauché.
 
 
 

Gérard et Anne Guéro racistes ?

Gérard et Anne Guéro , les scénaristes des albums de bande dessinée "Les blondes" sont des personnages attachants, qui ont su créer un univers fantastique et coloré dans différentes oeuvres de fiction, sous le pseudonyme commun d'Ange (ANne + GErard). Et puis .... Il y a la série "les blondes", qui font l'objet de cet article.
 
                    Pour résumer, il s'agit d'illustrer avec des images de fille sexy les blagues sur les blondes ; le projet éditorial est donc simple et efficace, puisqu'il reprend et amplifie la vogue des blagues sur internet, en utilisant l'attractivité graphique de bimbos violemment colorisées.
 
 
 
     Toutefois...
 
 
                      "Le mot discrimination s'est imposé dans le langage courant (et dans celui des sciences sociales) avec un sens plus restreint. Au sens courant, la discrimination est le fait de traiter de manière inégale et défavorable un ou plusieurs individus. De manière plus précise, il s'agit de distinguer un groupe social des autres en fonction de caractères extrinsèques (fortune, éducation, lieu d'habitation, etc.) ou intrinsèques (sexe, origine ethnique, etc.) afin de pouvoir lui appliquer un traitement spécifique, en général négatif." (Source Wikipédia)
 
 
         Et cependant ....
 
                      "
En France, l'article 225-1 du Code pénal définit une liste de critères qui entrent dans la constitution d'une discrimination :
« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
 
          On peut considérer, à bon droit, que le fait d'humilier en permanence des êtres humains en les regroupant sur des critéres raciaux (la blondeur) est une discrimination au sens légal. Nous constatons que le mot "blonde" devient synonyme de stupidité dans les médias, et par voie de conséquence, dans la vie courante.
 
 
           Certaines personnes répondent qu'il ne s'agit pas de race car ces humiliations publiques visent également les femmes aux cheveux colorés en blond. On peut répondre sans peine que la discrimination est constituée, qu'elle repose sur des bases raciales ou sur le choix de vie des personnes visées.
 
 
 
           Nous reproduisons ci-dessous une des rares entrevues accordées par Gérard et Anne Guéro :
 
(...)C’est quasiment de notoriété publique que les auteurs de Les Blondes sont Ange et Christian Paty. Pourquoi avoir choisi un pseudonyme ? Pour avoir une plus grande liberté d’expression ?
Nous vivons dans un beau pays, mais qui a le défaut de coller des étiquettes sur tout ce qui bouge. C’est encore plus vrai dans la BD. Tel auteur n’est bon que dans tel style, tel auteur ne dépassera jamais telle vente… on a tout eu. Quand on a démarré Les Blondes, on voulait juste que nos petits camarades nous lâchent la grappe. En fait, on avait vu à l’époque Pica, le dessinateur des Profs se faire tailler des costards par ses petits camarades à lui sous prétexte qu’il faisait de la merde commerciale et on n’a pas eu envie de vivre la même chose. On savait que ça arriverait, mais autant retarder ce moment le plus possible et on ne voulait pas risquer de pénaliser les autres séries. Je sais que les libraires sont des gens intelligents, mais ça m’aurait fait mal de les entendre dire, « on prend moins de Collège Invisible parce que c’est l’auteur des Blondes ».

Accéder à la fiche de Les Blondes Et cet anonymat a eu ses bons moments. Au début, personne ne connaissait l’identité de Gaby et de Dzack et ça m’a permis de me faire tailler en direct par des libraires qui n’avaient aucune idée de mon identité « secrète » (ça doit être cool d’être Batman). Mais c’était un peu dur de s’entendre dire qu’on faisait de la merde qui faisait baisser le niveau de la bd (comme si elle nous avait attendus…) et que c’était bien normal qu’ils ne le vendent pas dans leur belle librairie. Et maintenant, ces mêmes libraires râlent parce qu’ils trouvent qu’ils ne touchent pas une assez grosse part du gâteau des Blondes. Ils ne sont jamais contents…

Justement, la seule limite à ne pas être dépassée sur cette série semble être la vulgarité. Mais comment définit-on la frontière ?
Ben heu… en réfléchissant deux secondes à ce qu’on fait ?
Ce n’est pas une question de devenir arbitre du bon goût et de la vulgarité, mais de toucher le plus large public. Et pour toucher le plus large public, (pas juste pour vendre plus, il y a une sérieuse nuance, surtout quand on pose les bases du projet avant la sortie du tome 1), il faut éviter tout ce qui est blague de cul. C’est pour ça que Vanessa est juste une bombe avec un cerveau de petite fille de 8 ans. Si on avait été un peu plus loin dans le cul, on se grillait instantanément les grandes centrales d’achat et comme ce sont ces magasins qui vendent le plus de livres aujourd’hui, ça aurait été ballot.
C’est pour ça aussi que ceux qui ont essayé de surfer sur la vague des Blondes se sont vautrés. (...)
 
                 Nous constatons, à la lecture de ces quelques lignes, qu'il est fait état d'une réprobation générale des autres auteurs sur cette série d'albums; l'expression "merde commerciale" est employée, de la même façon que l'auteur déclare "s'être fait tailler en direct par des libraires"; les mêmes déclarant "qu’on faisait de la merde qui faisait baisser le niveau de la bd".
 
                  ALORS....
 
 
                   Si les libraires souffrent de ces albums....
 
                    Si la communauté des auteurs souffre de ces albums
 
                     Si les personnes humiliées par ces albums souffrent
 
                    Si les pré-ados acheteurs de ces albums souffrent  de s'être fait avoir ....
 
                               POURQUOI continuer à polluer l'édition de ce pays ?

mardi 17 mai 2011

Pierre Sissmann est-il raciste ? (Part 1)


 
                                                                  Pierre Sissmann exerce une  activité de commerce et de production audiovisuelle à Paris; il a aussi organisé quelques tournées de Mickael Jackson.  Après sa séparation en 1999 avec Disney Europe, il fonde la société Cyber Group Studio , une petite société passablement défraîchie qui a connu son heure de gloire il y a quelques années avec des dessins animés de pingouins pour enfants.  
                                     
                   Et puis... Il y a eu en 2007 la série de dessins animés "Les blondes", inspirée par les albums aux mêmes titres que nous avons déja evoqués.
 
 
                                                                      Ces dessins animés sont ouvertement racistes et alignent les uns après les autres les pires préjugés sur les femmes blondes aux yeux bleus. Ils concourent à rabaisser et humilier des centaines de milliers de femmes, d'enfants et d'adolescentes sur des critéres raciaux.
 
                     Le pemier stéréotype vise à inculquer aux spectateurs que les femmes blondes sont hypersexuelles; elles sont constamment dans la provocation érotique; leurs attitudes et leurs tenues sont des appels au viol. Leurs existences mêmes s'inscrit dans la soumission aux fantasmes des hommes : Seins hypertrophiés et ballotants à chaque mouvement, pas de soutien-gorge, mini-jupes de quelques centimétres, jambes interminables,  les pupilles dilatées, ce qui est un puissant signal sexuel pour les mâles, sans état d'âme gênants et d'ailleurs ... Les blondes ont-elles vraiment une âme ? Toute sexualisation à outrance renforce l'animalité au détriment de l'humain; c'est ainsi que nous rencontrons sur les mêmes pages internet  que celles des "blagues blondes" des appellations liées du type pornographique :  Blondasses chienne salope, blondes cochonnes humiliées,  etc.... Dans l'absolu, on pourrait considérer que les hommes qui tirent profit de l'exhibition de femmes hypersexualisées et humiliées sont  dans une logique de  tenancier de peep-show; et on sait à quel point ce milieu est proche des proxénétes et de leurs valeurs morales.

 
                   Nous avons appris dans un article précédent que les auteurs des albums "Les blondes" se gardaient bien d'être sexuellement explicite, non par respect humain ou par dignité, mais bien pour vendre plus facilement aux centrales d'achat. Voici un extrait de l'entrevue : "Et pour toucher le plus large public, (pas juste pour vendre plus, il y a une sérieuse nuance, surtout quand on pose les bases du projet avant la sortie du tome 1), il faut éviter tout ce qui est blague de cul. C’est pour ça que Vanessa est juste une bombe avec un cerveau de petite fille de 8 ans. Si on avait été un peu plus loin dans le cul, on se grillait instantanément les grandes centrales d’achat et comme ce sont ces magasins qui vendent le plus de livres aujourd’hui, ça aurait été ballot"  
 
                                                                                                                                                                                           
                   Ces représentations hypersexualisées sont destinées aux hommes, dans ce cas précis à des pré-ados tourmentés par des tempêtes hormonales. Mais elles ont aussi un effet indirect  et ravageur sur les jeunes femmes : Celles-ci enregistrent le fait que leurs compagnons potentiels fantasment sur des blondes ravageuses et que celles-la, visiblement, sont bien équipées pour la compétition. Il est donc naturel, logique et humain que les jeunes femmes non-blondes aient une certaine acrimonie envers des rivales aussi favorisées et que la solidarité féminine ne jouera pas, alors même que toutes les femmes savent reconnaître les discriminations et les humiliations sexistes. Cette exaspération des rivalités fait partie de ce que l'on pourrait appeler une pollution sociale, car elle a pour effet, en définitive, d'augmenter les tensions dans notre société.
 
 
                     Le deuxiéme stéreotype raciste développé par les auteurs et produit par Pierre Sissmann est que les femmes blondes aux yeux bleus sont stupides, de véritables demeurées, avec un "âge mental de huit ans". On sait que de nos jours, le terme "blonde" devient synoyme de stupide, et ces dessins animés concourent fortement à cette dérive raciste.
                                                                                  
                     Maintenant, si l'on quitte un instant le monde du profit et de l'exploitation humaine, on pourrait s'interesser à une enfant, ou une adolescente blonde en butte à ces humiliations. On sait combien est difficile la construction d'un être humain, dans l'enfance et dans l'adolescence. Or, quelle est l'image personnelle renvoyée par la société à ces enfants ou ados ? En premier lieu, elles sont présentées comme différentes : Leurs caractéristiques génétiques, c'est à dire leur blondeur et leurs yeux bleus, sont stigmatisées, exhibées comme les signes d'une tare, la stupidité. Quand on sait qu'elles représentent moins de 5 % de la population, donc une minuscule minorité, elles peuvent commencer très rapidement à se sentir mal à l'aise.
 
 
                                                       
                     On voit que non seulement ces enfants, ces adolescentes sont stigmatisées dans leurs personnalités, mais aussi dans leurs lignées : Si les femmes blondes sont considérées comme stupides et hypersexuelles, ma mére, ma grand-mére, tous mes ancêtres féminins ne sont pas respectables. Je ne suis pas respectable, et mes enfants ne le seront pas non plus.
 
(A continuer)

Pierre Sissmann est-il raciste ? (Part 2)

Pierre SISSMANN
Pierre Sissmann
                                                         L'analyse de la "production audiovisuelle" de Pierre Sissmann dans "Les blondes" recouvre la plupart des stéréotypes raciaux courants sur ces femmes; il y est ajouté en plus des considérations particuliérement humiliantes et systématiques.


                Nous pouvons tout d'abord observer une étonnante ressemblance du producteur P. Sissmann avec le personnage brun qui apparaît à 1.53 mn; celui-ci est manifestement le supérieur de "la blonde"; il rentre sans frapper, en hurlant dans le bureau, tout en invectivant cette femme stupide; la coupe est pleine et "la blonde" va être sévérement humiliée; mais, au fond, elle n'a que ce qu'elle mérite ! Devant la bêtise éhontée de sa subordonnée, il trépigne et se révolte,  puis, avec une magnifique autorité il expédie "la blonde" dans le bureau du Directeur des Ressources Humaines (DRH), ce qu'on sait bien être l'antichambre du congédiement.

                  On peut également noter l'aspect peu engageant du personnage brun, qui met en relief la beauté physique de "la blonde"; et bien qu'il ne soit pas gâté par dame Nature, on voit bien qu'il ne se laisse pas impressionner par le caractére hypersexuel de cette femme et que le travail et la rentabilité passe avant tout.

                   Dans une autre saynéte, le pére de famille (Yeux noirs, cheveux noirs) insulte sa femme (blonde) devant leurs enfants, en la traitant de cruche (Mn 5.21). Le ton est calme, détendu et  il  témoigne qu'il ne s'agit pas d'une insulte sous le coup de la colére, mais bien d'une humiliation réfléchie. Cette brimade publique est d'ailleurs acceptée par "la blonde" avec un gloussement féminin, ce qui prouve bien la véracité de l'insulte. On est ici dans un systéme de perversion, où les signifiants se répondent et se justifient en eux mêmes, en dehors des normes couramment admises.  Dans l'univers fantasmatique des productions de P. Sissmann, il est normal d'humilier son épouse devant ses enfants parce qu'elle est blonde. De plus, on reléve que les enfants acceptent l'humiliation de leur mére sans broncher.

                    Dans la saynéte suivante (Mn 5.40), "la blonde" prend soin de son bébé, appelé Choupinette; la scéne est particuliérement angoissante car cette femme stupide, stupidement criminelle a installé le bébé sous une batterie de couteaux à découper qui semble tout prêts à lui dégringoler dessus. D'autre part, au cours de cette scéne, la demeurée laisse son bébé seul, sans surveillance alors qu'elle l'a placé au bord d'une table et prêt à tomber. Le spectateur lambda enregistre que "les blondes" sont stupides, de mauvaises mères, et d'une stupidité dangereusement criminelle pour ses proches.

                      Nous ignorons où les auteurs des "Blondes" produits par Pierre Sissmann trouvent  de telles ressources de haine et de mépris; il serait peut-être temps qu'il comprenne "la pollution sociale" que leurs  "oeuvres" constituent.
 
 
 
 
 
 
 

Un stéréotype toxique

"Des psychologues de l’université de Paris X-Nanterre ont pour leur part découvert un nouvel élément du « syndrome des blondes » : le fait que ce sont les hommes qui se comportent bêtement lorsqu’ils sont confrontés à elles. Pas tellement parce qu’ils sont impressionnés parce qu’ils voient mais, selon le directeur de la recherche, le professeur Thierry Meyer, parce qu’ils s’adaptent à l’image qu’ils en ont et abaissent leur propre seuil.
« Les blondes font que les hommes se comportent de manière plus bête car ils imitent inconsciemment le stéréotype de la blonde stupide et s’y adaptent », explique le chercheur français. Cette conclusion intervient après une expérience qui a montré que des hommes répondaient moins bien à des questions de connaissances après avoir vu la photo d’une blonde qu’après avoir regardé celle d’une femme brune ou noire de cheveux.
(d’après Belga)
 
 
                                                              Pourquoi tant de haine ?


 

 

 
                                                                   Chacun sait que le stéréotype de la blonde stupide est faux, mais ce mantra répété viralement, obsessionnellement arrive à influencer la trame de nos vies, l'intime de nos convictions et cela, que nous le voulions ou non. On le voit bien dans cette étude.
 
                               On est très clairement dans le déni de réalité et dans un processus de haine, qui vise à présenter sous un jour dégradant une minuscule minorité sur cette planéte. Jusqu'à quand ces pervers pourront-ils continuer de polluer nos sociétés ?