mercredi 18 mai 2011

La Dépêche du Midi, un journal raciste? (Part 2)

Une fois de plus, le responsable de la rubrique "Blagues" (???) de la Dépêche du Midi laisse libre cours à ses instincts et nous livre ici un résumé particuliérement éclairant de sa  psyché.
 
La scéne, d'une densité onirique, se passe dans un lieu inconnu, indéfini, où toute spatialité a été supprimé; la pensée est dirigée toute entiére vers deux personnages, dont l'un au moins est  archétypal, il s'agit du personnage appelé "blonde" qui correspond à tous les critéres de son type :  Stupide et obstinée comme seules les femmes peuvent l'être. Son vis-à-vis, le vendeur, a le pouvoir : Il renvoie la quémandeuse avec une grossiéreté rare, qui n'est pas sans rappeler le célébre panneau " Interdit aux chiens et aux noirs"  affiché aux portes des saloons jadis. Autoritaire, détenteur du pouvoir, sagace, l'auditeur de la "blague" ne peut que s'identifier à celui-ci et rentrer dans une complicité graveleuse avec le locuteur.
 
 
 
Une femme exprime un désir, son désir  à un vendeur particuliérement grossier, qui  oppose un refus humiliant et public à cette demande. La femme demandeuse, qui ose formuler son désir,  est renvoyée à son état d'inférieure avec maestria par le vendeur et ce refus cinglant l'améne immédiatemment chez le coiffeur. L'articulation du récit est ici particuliérement frappante. En effet, la "blonde" est ici définie humainement par la couleur de ses cheveux; sa personnalité s'organise autour de cela, et lui retirer revient en définitive à la renvoyer au néant. De la même manière qu'un violoniste sans violon n'est plus rien, il perd son statut pour rejoindre  l'indéterminé, en fait l'"incréé". On voit bien ici que le vendeur non seulement posséde le pouvoir, mais qu'en fait il est tout-puissant. On peut  rapprocher utilement cette toute puissance sur les femmes et leurs coiffures des tondues de la Libération en 1945.
 
 
Une deuxiéme fois, la quémandeuse revient vers le vendeur aprés s'être exécutée (Passée à la teinture pour se plier au désir de son persécuteur); on voit ici qu'elle a un vocabulaire de 5 mots (C'est bien suffisant pour une femme), et que l'impératif utilisé dans sa demande est plus un artifice qu'un ordre; preuve en est qu'une nouvelle fois, sa demande est rejetée avec mépris, non pour sa méprise (tout le monde peut se tromper !!), mais bien pour sa nature même de "blonde", en réalité de femme.
 
Ces "blagues", éminemment malsaines et dépréciatives, n'ont pas leurs places dans un grand média, mais plutôt dans des conversations d'après boire chez  des brutes avinées.
 
 
 
 
Voici le corpus delicti du jour :

Téléviseur pour blonde

Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs.
Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs.
Un client d'un magasin de Nice passe devant des téléviseurs. Sebastien Nogier AFP
Une blonde désire acheter une télé. Elle appelle le vendeur :
- Je veux ce téléviseur-là !
- On ne sert pas les blondes, ici !
Surprise, elle va chez le coiffeur et se fait teindre ses cheveux en brun. Elle retourne voir le même vendeur et redemande :
- Je veux ce téléviseur-là !
- Je vous ai dit que je ne servais pas les blondes !
- Mais je ne suis pas blonde !
- Vous êtes une fausse brune, la preuve : ça fait deux fois que vous me montrez un four à micro-ondes !

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