mardi 17 mai 2011

Pierre Sissmann est-il raciste ? (Part 1)


 
                                                                  Pierre Sissmann exerce une  activité de commerce et de production audiovisuelle à Paris; il a aussi organisé quelques tournées de Mickael Jackson.  Après sa séparation en 1999 avec Disney Europe, il fonde la société Cyber Group Studio , une petite société passablement défraîchie qui a connu son heure de gloire il y a quelques années avec des dessins animés de pingouins pour enfants.  
                                     
                   Et puis... Il y a eu en 2007 la série de dessins animés "Les blondes", inspirée par les albums aux mêmes titres que nous avons déja evoqués.
 
 
                                                                      Ces dessins animés sont ouvertement racistes et alignent les uns après les autres les pires préjugés sur les femmes blondes aux yeux bleus. Ils concourent à rabaisser et humilier des centaines de milliers de femmes, d'enfants et d'adolescentes sur des critéres raciaux.
 
                     Le pemier stéréotype vise à inculquer aux spectateurs que les femmes blondes sont hypersexuelles; elles sont constamment dans la provocation érotique; leurs attitudes et leurs tenues sont des appels au viol. Leurs existences mêmes s'inscrit dans la soumission aux fantasmes des hommes : Seins hypertrophiés et ballotants à chaque mouvement, pas de soutien-gorge, mini-jupes de quelques centimétres, jambes interminables,  les pupilles dilatées, ce qui est un puissant signal sexuel pour les mâles, sans état d'âme gênants et d'ailleurs ... Les blondes ont-elles vraiment une âme ? Toute sexualisation à outrance renforce l'animalité au détriment de l'humain; c'est ainsi que nous rencontrons sur les mêmes pages internet  que celles des "blagues blondes" des appellations liées du type pornographique :  Blondasses chienne salope, blondes cochonnes humiliées,  etc.... Dans l'absolu, on pourrait considérer que les hommes qui tirent profit de l'exhibition de femmes hypersexualisées et humiliées sont  dans une logique de  tenancier de peep-show; et on sait à quel point ce milieu est proche des proxénétes et de leurs valeurs morales.

 
                   Nous avons appris dans un article précédent que les auteurs des albums "Les blondes" se gardaient bien d'être sexuellement explicite, non par respect humain ou par dignité, mais bien pour vendre plus facilement aux centrales d'achat. Voici un extrait de l'entrevue : "Et pour toucher le plus large public, (pas juste pour vendre plus, il y a une sérieuse nuance, surtout quand on pose les bases du projet avant la sortie du tome 1), il faut éviter tout ce qui est blague de cul. C’est pour ça que Vanessa est juste une bombe avec un cerveau de petite fille de 8 ans. Si on avait été un peu plus loin dans le cul, on se grillait instantanément les grandes centrales d’achat et comme ce sont ces magasins qui vendent le plus de livres aujourd’hui, ça aurait été ballot"  
 
                                                                                                                                                                                           
                   Ces représentations hypersexualisées sont destinées aux hommes, dans ce cas précis à des pré-ados tourmentés par des tempêtes hormonales. Mais elles ont aussi un effet indirect  et ravageur sur les jeunes femmes : Celles-ci enregistrent le fait que leurs compagnons potentiels fantasment sur des blondes ravageuses et que celles-la, visiblement, sont bien équipées pour la compétition. Il est donc naturel, logique et humain que les jeunes femmes non-blondes aient une certaine acrimonie envers des rivales aussi favorisées et que la solidarité féminine ne jouera pas, alors même que toutes les femmes savent reconnaître les discriminations et les humiliations sexistes. Cette exaspération des rivalités fait partie de ce que l'on pourrait appeler une pollution sociale, car elle a pour effet, en définitive, d'augmenter les tensions dans notre société.
 
 
                     Le deuxiéme stéreotype raciste développé par les auteurs et produit par Pierre Sissmann est que les femmes blondes aux yeux bleus sont stupides, de véritables demeurées, avec un "âge mental de huit ans". On sait que de nos jours, le terme "blonde" devient synoyme de stupide, et ces dessins animés concourent fortement à cette dérive raciste.
                                                                                  
                     Maintenant, si l'on quitte un instant le monde du profit et de l'exploitation humaine, on pourrait s'interesser à une enfant, ou une adolescente blonde en butte à ces humiliations. On sait combien est difficile la construction d'un être humain, dans l'enfance et dans l'adolescence. Or, quelle est l'image personnelle renvoyée par la société à ces enfants ou ados ? En premier lieu, elles sont présentées comme différentes : Leurs caractéristiques génétiques, c'est à dire leur blondeur et leurs yeux bleus, sont stigmatisées, exhibées comme les signes d'une tare, la stupidité. Quand on sait qu'elles représentent moins de 5 % de la population, donc une minuscule minorité, elles peuvent commencer très rapidement à se sentir mal à l'aise.
 
 
                                                       
                     On voit que non seulement ces enfants, ces adolescentes sont stigmatisées dans leurs personnalités, mais aussi dans leurs lignées : Si les femmes blondes sont considérées comme stupides et hypersexuelles, ma mére, ma grand-mére, tous mes ancêtres féminins ne sont pas respectables. Je ne suis pas respectable, et mes enfants ne le seront pas non plus.
 
(A continuer)

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